La Société d’Étude du Méthodisme Français dont les statuts ont paru au J. O. du 17 mars 2012 est en train de passer le cap de sa première année.
Son organisation a été faite dans de bonnes conditions. Elle a trouvé des locaux accueillants dans lesquels elle tient ses réunions et range sa bibliothèque à l’Institut de Théologie Protestant de Montpellier où est son siège social.
Son président et son bureau ont pu travailler sérieusement, régulièrement et dans l’harmonie tout au long de l’année 2012.
L’étude du méthodisme français telle que ses statuts la proposent a retenu l’attention de pasteurs, d’universitaires, de chercheurs, d’étudiants… qui sont devenus volontiers membres de la société.
Notre société se propose de collecter, d’archiver, d’étudier tous objets et documents relatifs à l’étude du méthodisme français, de mettre en relation les chercheurs et de mettre à la disposition du public les résultats de la recherche. Elle a commencé à le faire dès sa constitution et elle a même organisé un premier colloque en 2012 dont elle va publier les actes.
Si notre jeune société a pour objet le passé du méthodisme français, elle est une société du XXIe siècle et elle utilise les moyens de son époque pour réaliser ses projets. Non seulement les communications entre ses membres sont rapides et aisées, quel que soit leur lieu de résidence, grâce aux courriers électroniques qui ont remplacé avantageusement la « correspondance fraternelle » du XIXe siècle, son « Blog » permet de diffuser ses documents et ses travaux à tous ceux qui leur trouvent un intérêt et qui souhaitent apporter réflexion, nouveau document, devenir nouveau correspondant.
Nous ne disposons pas de l’argent nécessaire pour numériser les documents de notre bibliothèque, mais si nous pouvions formuler un vœu, ce serait qu’une grand institution, pourquoi pas la BNF numérise L’Évangéliste, le grand journal méthodiste qui est aussi un très grand journal protestant, une source majeure d’informations, de réflexions dans le paysage de la presse du XIXe et d’une partie du XXe siècle.
Le 1er février 2013
Madeleine SOUCHE
Agrégée d’histoire, docteur en histoire
Histoire religieuse et sociale
Présidente de l’Association pour la Promotion de l’Histoire dans les Pyrénées-Orientales (APHPO) et membre du CRHISM (Centre des recherches historiques sur les Sociétés méditerranéennes).
APRÈS LE COLLOQUE, PERSPECTIVES D’AVENIR DE LA SEMF
Nous avons vu à quel point toutes les tendances du protestantisme actuel en France, de la nouvelle Église Protestante Unie aux Églises de Pentecôte en passant par l’Union de l’Église Évangélique Méthodisteou l’Union de l'Eglise Protestante du Nazaréen, à quel point toutes ces tendances tirent leurs dogmatiques d’un fond commun, complémentaire et réactualisant le fond réformateur du XVIesiècle, le fond wesleyen. Le salut par la foi seule, la conversion individuelle et immédiate, le sang rédempteur du Christ pour le salut de tous, la nécessité de l’entière sanctification et, depuis la fin du XVIIIesiècle, la place du cœur à coté de la raison, de l’expérience à coté de la réflexion, sont les plus belles pépites de la mine d’or théologique que représente ce patrimoine commun d’origine wesleyenne.
Or ce patrimoine est passé en francophonie, au XIXesiècle, grâce à l’action de la vaillante petite Église méthodiste française qui, épuisée par les guerres et les difficultés financières, a très majoritairement rejoint l’Église Réformée de France en 1939. Depuis, ce patrimoine, dispersé dans les documents, les œuvres architecturales, les choix doctrinaux et liturgiques, les familles pastorales, s’effiloche au fil du temps. Beaucoup de familles ne se souviennent plus de leurs ancêtres méthodistes. Beaucoup de chapelles ont été soit détruites, comme celle de Nîmes, soit vendues, comme celle de Bourdeaux, soit transformées en garage comme celle de Vauvert, soit, dans le meilleur des cas, devenue une salle de culte de l’Église réformée comme celle du Vigan, ou le temple ERF de Thiers ou de Saint-Brieuc. Quant aux documents, combien sont encore entreposés dans des cartons, au fond de quelques greniers, ou simplement dans les archives de nos paroisses ?
Conserver et mettre en valeur ce patrimoine, commun à tous je le répète, est donc devenu une urgence, en plus d’une nécessité. La Société d’Études du Méthodisme Français s’est fixé ce but, et compte s’en donner les moyens.
Le premier axe de travail consiste à rassembler les documents encore existants, objets, livres, correspondances, photos, témoignages, pour les placer dans un nombre restreint et symboliques de lieux de conservation. Nous connaissons trois bibliothèques actuellement. À Lausanne, il y a la bibliothèque du CMFT, le Centre Méthodiste de Formation Théologique. À Bischwiller, à Montpellier même, à la bibliothèque de l’IPT, Mme Griffon, bibliothécaire, nous a préparé quelques rayonnages particuliers.
Le deuxième axe de travail concerne l’établissement de collaborations suivies et fructueuses avec les Églises méthodistes présentes en francophonie, et même partout dans le monde, les autres Églises du Réveil, et les Sociétés d’Histoire des Protestantismes Francophones.
Le dernier axe porte sur la création d’un véritable réseau très serré de correspondants, individuels ou collectifs, intéressés par l’histoire du méthodisme et membres de notre Société, qui travaillent localement à des recherches utiles à nous tous. Un réseau semblable se met en place à Lausanne actuellement.
Enfin, notre Société fera un effort de communication. Le site internet est en chantier mais sera bientôt opérationnel. Nous comptons éditer les Actes de nos colloques.
Et nous espérons nous rencontrer de nouveau l’an prochain, à la même période et au même endroit, pour notre deuxième colloque qui portera, sous toute réserve car nous restons attentifs à vos propositions, sur l’Hymnologie méthodiste. Ce sujet devrait passionner non seulement les mélomanes, mais aussi les spécialistes de théologie pratique, et les historiens bien sur. Je nous donne donc rendez-vous l’année prochaine, dans les locaux de l’IPT mais toujours sous l’égide de la SEMF.
Jean-Louis Prunier
Pasteur
Président de la SEMF